Une avancée notable vers l’équité salariale

Bonne nouvelle ! L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans le domaine du génie suit une tendance à la baisse. Des données récentes indiquent que cet écart, qui persiste depuis des années, s'établit désormais à moins de 10 %. Bien que ce progrès soit encourageant, il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre une parité totale dans le domaine.

L’enquête 2023-2024 sur la Rémunération des professionnels en génie du Québec de Genium360 a révélé que l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est passé de 16,3 % en 2017 à 9,7 % actuellement. Les hommes perçoivent en moyenne un salaire de 125 039 $ tandis que les femmes touchent 113 940 $.

Historiquement, cet écart était fortement influencé par la sous-représentation des femmes dans le secteur de l'ingénierie. Cependant, l'augmentation du nombre de femmes dans cette profession laisse entrevoir une évolution positive.

Une donnée particulièrement intéressante concerne les ingénieurs ayant récemment intégré la profession : à ce stade, les femmes ingénieures affichent un revenu moyen supérieur à celui des hommes, soit 78 809 $ contre 72 488 $. Toutefois, cet avantage tend à s'estomper avec l'ancienneté dans la profession, mettant en lumière de possibles disparités dans les opportunités de progression de carrière.

Des stratégies pour promouvoir l’équité salariale

Pour réduire davantage cet écart et favoriser une plus grande équité salariale, différentes stratégies peuvent être mises en œuvre. La transparence salariale apparaît comme une mesure essentielle, selon Mélissa Pilon, experte conseil en rémunération chez Rémunération & Co. « En rendant les pratiques de rémunération plus transparentes, les employeurs peuvent s'assurer qu'il n'y ait aucune discrimination salariale, ni apparente, ni inconsciente », explique-t-elle.

La réalisation régulière d'audits salariaux permettrait en outre d'identifier les écarts de rémunération entre hommes et femmes occupant des postes et ayant des qualifications équivalentes. Les employeurs doivent être prêts à prendre la mesure de la situation dans leur propre entreprise, sans complaisance, et s’engager à corriger les déséquilibres qu’ils constatent, le cas échéant.

Une autre piste à explorer serait d'introduire davantage de neutralité dans les offres d'emploi, notamment en ce qui concerne les attentes salariales, suggère Mélissa Pilon. « Encore trop souvent, les femmes tendent à abaisser leurs exigences sur le plan salarial parce qu’elles sous-estiment leur valeur ou pour ne pas donner l’impression de trop demander », dit-elle. Avoir des échelles salariales claires offrirait des chances égales à tous.

Le salaire, moins tabou qu’auparavant

Selon l’experte, il est primordial que les employeurs soient capables de justifier les salaires qu'ils offrent, d'autant plus que les travailleurs sont de plus en plus enclins à discuter ouvertement de leur rémunération.

Les employeurs ont également intérêt à mettre en place un mécanisme de promotion et de progression de carrière clair et équitable. « Dans le domaine de l’ingénierie, le titre d’ingénieur ouvre la porte à de multiples fonctions, que ce soit concepteur, chargé de projets, etc. Les évaluations annuelles peuvent être un bon moment pour ouvrir le dialogue sur les occasions de développement professionnel, garantissant ainsi que tous les employés aient des chances égales de progresser dans leur rôle et leur salaire », affirme Mélissa Pilon.

Avec une approche proactive et des mesures ciblées, les entreprises peuvent continuer à réduire l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes. Cependant, comme le souligne Mélissa Pilon, tout ne se fera pas du jour au lendemain. Pour que cette démarche porte ses fruits, il est important de mesurer régulièrement les progrès réalisés et d’ajuster ses stratégies en fonction des résultats et des retours d'expérience.

 

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