Professionnels du génie cherchent nouvelles opportunités d’emploi

La majorité des professionnels du génie se disent ouverts à étudier les offres d’un nouvel employeur en cas de sollicitation. Ils sont d’ailleurs nombreux à croire qu’il serait facile de trouver un nouvel emploi à la hauteur de leurs attentes. Alors, qu’est-ce qui les incite à bouger ou à conserver leur position?

Les chiffres sont clairs : 51 % des professionnels du génie sont disposés à étudier les propositions et 3 % d’entre eux sont activement à la recherche d’un emploi, montrent les données de l’enquête 2023-2024 sur la Rémunération des professionnels en génie du Québec, publiée par Genium360. De ce nombre, 17 % estiment probable de bouger professionnellement au cours de la prochaine année.

Or, même si le marché du génie continue d’être en effervescence, ces professionnels ne sont en réalité pas si nombreux à franchir le pas. « Parmi ceux que nous sollicitons pour des postes, huit sur dix nous disent non », observe Xavier Thorens, CRHA, président-directeur général de Thorens solutions, Chasseurs de têtes. « Je pense que cela s’explique en partie parce qu’ils reçoivent beaucoup de propositions ou que les postes offerts sont équivalents à ceux qu’ils occupent », précise-t-il.

Que recherchent-ils?

Dans 42 % des cas, les professionnels ouverts aux opportunités se disent satisfaits de leur emploi, mais aimeraient avoir d’autres expériences, montre l’étude de Genium360. La question du salaire et des conditions de travail arrive tout juste derrière, alors que 37 % des répondants estiment que la rémunération de leur emploi ne leur convient pas. Chez une plus faible proportion (13 %), ce sont les conditions de travail qu’ils jugent insatisfaisantes.

Or, à moins d’être payés sous la valeur du marché ou injustement traités par rapport à leurs collègues, rares sont ceux qui quittent un emploi uniquement pour voir augmenter leur chèque de paye, selon Xavier Thorens. Cela cache souvent une autre raison, explique le spécialiste. « Si vous travaillez 50 heures par semaine, mais qu’on vous en paie 40, évidemment que vous allez me dire que vous allez changer pour l’argent. Même chose si vous subissez énormément de pression, mais que votre rémunération est comparable au marché, sans plus. Est-ce la pression ou le salaire qui vous incitera à partir? »

Un bon patron et la possibilité d’évoluer

L’une des principales raisons qui poussent les professionnels du génie à quitter leur emploi, c’est la relation avec leur supérieur hiérarchique, observe Xavier Thorens. « Parfois, la personne n’est pas d’accord avec ses décisions ou un nouveau patron arrive et son style de gestion est différent. Cela change la culture organisationnelle et le professionnel ne s’y retrouve plus. » La façon de gérer du supérieur hiérarchique constitue d’ailleurs une des raisons évoquées chez 26 % des répondants cherchant un emploi ou se montrant ouverts aux opportunités.

Le manque de possibilité d’évoluer dans leur emploi actuel est aussi mentionné par 32 % des répondants qui se disent à l’affût des opportunités. Des chiffres qui font écho à la réalité du terrain, note Xavier Thorens. « Bien souvent, la personne n’est pas malheureuse dans son poste, mais elle n’y trouve plus de défis à long terme, constate-t-il. Elle cherche des possibilités de se développer, d’atteindre ses objectifs de carrière, mais ne les voit pas chez son employeur. »

« Généralement, les personnes quittent leur emploi parce qu’elles ne se réalisent plus dans leur travail ou se sentent injustement traitées, entre autres au niveau salarial ou par leur patron », résume le spécialiste. Les professionnels du génie ne font pas exception à la règle.

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